Album « Flutuando »

Pages de LIVRET-Sacha-7mai 1

La musique brésilienne, comme la musique russe, me paraît profondément sentimentale. Ces deux types de musique expriment la même “saudade”, une mélancolie teintée de rêve. Des Russes qui chantent autour d’une table avec de la vodka et des guitares, et des Brésiliens qui font des rodas de samba ou de choro, avec de la bière, de la cachaça, des cavaquinhos, des percussions créent, à mon avis, la même ambiance (bon, les Russes boivent quand même un peu plus que les Brésiliens)… Les Russes appellent cela музыка для души (muzyka dlya dushi) – la musique pour l’âme…

C’est peut-être pour cela que la musique brésilienne me touche autant. Avec en plus, bien sûr, des rythmes envoûtants, irrésistibles!

Cela faisait longtemps que j’avais envie de produire un disque avec mes compositions arrangées “à la brésilienne”. Des rencontres avec d’excellents musiciens brésiliens, comme le flûtiste Marcelo Chiaretti et le trompettiste Rubinho Antunes, m’ont aidé à mener à bien ce projet. Sans leurs talents d’arrangeur et d’instrumentiste, ce CD n’aurait pas pu exister.

Le disque est principalement instrumental. Il comporte 10 titres, dont trois chansons avec des textes d’Alain Damecourt (Petite Fourmi) et de Marianne Elias (Ma Princesse Bleue,  Turbulences).
L’album a été enregistré et mixé par Christophe Bras dans son studio “Makabane” à Aulnay-sous-Bois. Christophe est tout d’abord un batteur magnifique (c’est lui qui joue sur le disque), mais c’est aussi un ingénieur du son hors pair, incroyablement attentif et méticuleux.
Parmi les autres musiciens brésiliens et français qui ont honoré cet enregistrement de leur talent, il y a Verioca (voix), Gerson Saeki (basse électrique et acoustique), Jon Boutellier (saxophones ténor et alto), Michael Joussen (trombone), Gabriel Improta (guitare), Maxime Hoarau (vibraphone), Leo Montana (piano), Douglas Marcolino (accordéon). Le disque a été masterisé avec finesse par Maël Vallin au studio JRAPH i.n.g. à Bois-Colombes.

Son titre, “Flutuando” (du verbe portugais flutuar, fluctuer, flotter), traduit mon parcours musical, géographique et personnel – un peu comme le pêcheur de la pochette du disque. En Russie, j’allais souvent à la pêche au trou en hiver. Heureusement, dans la vie réelle ça ne m’est jamais arrivé d’être emporté par les vagues. En revanche, je me laisse volontiers porter par le vent musical. Je ne sais pas encore bien vers quelle côte ce vent me pousse. J’espère seulement que mon morceau de banquise ne va pas fondre avant que j’arrive à bon port…